January 22, 2018
Jake Johnston
Haïti Liberté, 17 janvier, 2018
The Intercept, 10 janvier, 2018
Voir l’article à la source d’origine.
À 5 heures du matin le 13 novembre, plus de 200 policiers haïtiens ont fait une descente dans la région du Grand Ravin de Port-au-Prince. Il y a eu une série de fortes explosions, suivies de coups de feu. Pendant les six heures suivantes, l’agitation ne s’est pas arrêtée. Le quartier était en état de siège.
Ce qui avait commencé comme une opération anti-gang dans un quartier pauvre et fortement oublié – dans un pays pauvre et fortement oublié – s’est terminé par l’exécution sommaire de civils innocents sur un campus scolaire.
Les policiers travaillaient avec la Mission des Nations Unies pour l’appui à la justice en Haïti. Elle a été lancée en octobre, le redémarrage d’une mission précédente qui avait débuté en 2004 lorsque des milliers de soldats onusiens avaient été envoyés en Haïti à la suite d’un coup d’État, en partie pour rétablir la stabilité et renforcer les capacités policières nationales.
Et bien que la mission de l’ONU ait publié une déclaration quelques jours après le raid demandant une enquête rapide par les autorités haïtiennes, elle n’a pas publiquement reconnu son propre rôle dans l’opération. Mais à la fin du mois de décembre, un porte-parole des Nations unies a confirmé à The Intercept pour la première fois que la mission avait aidé à planifier le raid, bien qu’elle se soit distanciée des morts civils.
«Les morts civils signalés ne faisaient pas partie de l’opération planifiée, mais d’une action unilatérale menée par certains policiers [de la police haïtienne] après la fin de l’opération», a écrit dans un courriel la porte-parole, Sophie Boutaud de la Combe. Le raid de l’école, selon la déclaration de l’ONU, a été fait sans autorisation, sans alerter la hiérarchie policière, et en dehors du plan opérationnel.
Boutaud de la Combe a déclaré qu’un jour après le raid, l’ONU «a mené une enquête interne avec tous les commandants d’unité qui avaient participé à l’opération». L’enquête des Nations Unies, dont on n’en avait pas précédemment parlé, absout l’ONU en constatant que la police des Nations unies n’a pas tiré et n’a fait que “sécuriser le périmètre” de l’école, a-t-elle dit.
«Aucune des unités [de la police onusienne] ne s’est rendue au Collège de Maranatha où les présumés massacres ont eu lieu», a écrit la porte-parole. «La partie planifiée de l’opération s’est relativement bien déroulée. L’initiative unilatérale post-opératoire de certains membres de la PNH d’effectuer une recherche à haut risque, en dehors du cadre opérationnel, sans conseiller la hiérarchie, sans autorisation et contrevenant au plan d’opération, ne faisait pas partie de l’opération prévue».
Quand je suis arrivé sur le campus du Maranatha Evangelical College, voyageant avec une équipe de diffusion d’Al Jazeera quatre jours après le raid, il était immédiatement évident que quelque chose d’odieux s’était passé.
Le sang qui tachait le béton était encore humide, incapable de sécher dans la couverture de brouillard et de brume qui maintenait la capitale inhabituellement fraîche cette semaine-là. L’eau accumulée dans l’égout bouché de la cour avait viré au rouge sombre, cachant partiellement une cartouche de gaz lacrymogène vide. L’odeur de la violence pendait toujours dans l’air lourd.
Des salles de classe et des bureaux avaient été saccagés, le contenu des armoires, des tiroirs et des bibliothèques étaient répandu sur le sol et à travers les portes. La lumière se glissait dans les trous laissés par les balles qui avaient traversé le béton épais. Quelque temps après le raid, quelqu’un avait ramassé en tas cinq autres cartouches de gaz lacrymogènes vides et près de 100 obus d’artillerie lourde.
Le matin de notre arrivée, les professeurs et les étudiants se réunissaient pour pleurer ceux qui avaient été tués. L’école était toujours fermée. Ils se sont rassemblés dans l’une des petites salles de classe, ils nous ont fermé la porte et se sont mis à chanter. Les hymnes religieux – mélodies profondes et mélodieuses – résonnaient dans toute la cour où ils se mêlaient aux cris des victimes en deuil et aux membres des familles désireux de raconter leur histoire. «Je vais me tuer», nous a dit Monique Larosse, dont le neveu avait été abattu dans cette cour quelques jours auparavant. «Pourquoi l’ont-ils tué alors qu’ils savaient qu’il n’était pas l’un des méchants? C’était quelqu’un qui allait à l’église, étudiait et avait des principes ».
Les histoires que Larose, et d’autres survivants et membres des familles, m’ont racontées montrent clairement que quelque chose d’horrible s’est passé ce jour de mi-novembre. Bien que tout ne soit pas encore élucidé, une chose est certaine: le récit officiel est en contradiction avec ce que les gens de Grand Ravine disent avoir vu et vécu. Et ils sont loin de trouver justice.
Situé près de l’entrée sud de la capitale tentaculaire d’Haïti, Grand Ravine est construit sur une colline avec des vues pittoresques sur la mer des Caraïbes. Et pourtant, c’est un quartier défavorisé.
Des constructions faites au hasard avec une réglementation dérisoire ont laissé des quartiers, y compris Grand Ravine, avec peu ou pas d’infrastructures ou de services de l’Etat. De nombreuses zones ne sont accessibles qu’à pied.
Des allées étroites et difformes montent à travers les maisons en béton, sécurisées avec des tôles rouillées. Au milieu de tout cela, il y a le Maranatha Evangelical College, qui existe depuis les années 1940. Malgré le nom, il propose des cours pour les enfants du quartier en commençant par l’école maternelle. Le campus est un mélange de bâtiments scolaires, de maisons et d’un bon nombre de grands arbres, une image dissonante dans une ville submergée par le béton. Un mur bas en définit les limites du voisinage.
La seule entrée du campus surélevé est une route grimpante et sinueuse qui se trouve derrière une grande porte en métal. Le campus est un refuge, une oasis de calme dans une partie d’Haïti où sévissent les gangs.
Grand Ravin est une «zone rouge», le label que les forces internationales donnent aux régions les plus exposées à la violence du pays. En décembre 2016, le plus puissant chef de gang de Grand Ravine, Junior Decimus, a été arrêté à l’aéroport alors qu’il tentait de partir à l’étranger. Peu de temps après, selon un rapport de l’organisation de défense des droits locaux Justice et Paix, un conflit armé a commencé alors que d’autres cherchaient à consolider leur contrôle du quartier. «Des rafales d’armes automatiques chantaient durant la journée, tandis que des policiers de la station voisine regardaient, impuissants», selon un rapport de l’organisation.
En octobre, le mois précédant le raid de la police, des groupes de jeunes armés avaient érigé des barrages routiers, volant en pleine vue des voitures qui passaient.
Le même mois, des milliers de soldats onusiens stationnés dans le pays depuis le coup d’État de 2004 se sont retirés. Amenés en Haïti pour rétablir la «stabilité», les troupes étrangères ont été impliquées dans de multiples raids meurtriers dans des quartiers similaires au Grand Ravin. La communauté internationale a dépensé des centaines de millions de dollars pour former la police haïtienne en prévision du départ final de l’ONU.
La mission de stabilisation de l’ONU en Haïti a mis fin à son mandat en octobre, mais les Nations unies ne sont en aucun cas parties. À la place des troupes, l’ONU a créé une plus petite mission de relève composée de quelques milliers de policiers. Au début de novembre, avec la police locale responsable de la capitale, cette nouvelle mission onusienne a aidé à planifier le raid anti-gang dans Grand Ravine.
Le raid du 13 novembre a été l’un des premiers actes majeurs impliquant la nouvelle mission, et la réponse définira l’avenir de la relation entre les Nations unies et le peuple de Grand Ravine – et le succès de la nouvelle force de police locale.
À 18h30, ce matin de mi-novembre, Armand Louis a reçu un appel téléphonique du Maranatha College, l’école qu’il dirige depuis 30 ans. Quelque chose n’allait pas. La descente de police s’était répandue sur le campus de l’école.
Quand il est arrivé près de deux heures plus tard, la police avait déjà utilisé des gaz lacrymogènes, selon une enquête du Réseau national des défenseurs des droits humains, une organisation locale de défense des droits humains, RNDDH, confirmée dans une interview accordée à Louis. Le compte-rendu suivant est basé sur des interviews de The Intercept avec de multiples témoins, dont les souvenirs reflètent ceux inclus dans le rapport subséquent du RNDDH sur le massacre.
La police a ouvert et fouillé des salles de classe, les saccageant dans une tentative apparente de localiser des membres de gang se cachant sur le campus. Ils n’en ont trouvé aucun.
Il y a eu une brève période de calme. Des gens toujours sur le campus ont donné de l’eau à la police. La brûlure aux yeux du gaz lacrymogène a diminué.
Le 17 novembre 2017, une salle de classe a été saccagée sur le campus de Maranatha à Port-au-Prince. Photo: Jake Johnston
Une heure plus tard, a dit Louis, le garde de l’école, Julio Fongene, s’est approché de lui et a dit qu’un certain nombre de membres de gangs l’avaient menacé et se cachaient dans un entrepôt sur le campus. Louis a informé la police.
Lorsque les agents ont tenté de déloger les membres du gang qui se cachaient, deux policiers ont été abattus. Les membres du gang ont fui. Il semble qu’aucun d’entre eux n’ait été appréhendé, la police n’ayant pas rendu publique l’arrestation des responsables de la fusillade.
Des unités onusiennes composées de policiers jordaniens et sénégalais ont répondu à des rapports faisant état de tirs et sont arrivées à l’école. Selon l’ONU, ils ont administré les premiers soins aux policiers blessés et sécurisé la zone.
Mais sur le campus, la police haïtienne a procédé à punir les passants pris dans la violence. D’abord, ils ont tiré sur Fongene, le garde, et l’ont tué, selon des témoins.
Louis, ensanglanté et battu, a déclaré à The Intercept qu’il avait été menotté par un officier en uniforme onusien et emmené en prison.
La police a alors accusé Louis de les avoir piégés. Ils l’ont traîné dans la cour centrale, où certains membres du corps professoral et des gens qui vivent sur le campus étaient présents. Les policiers l’ont battu avec une chaise, lui causant d’importantes blessures à la tête et au torse. La mission évangélique protestante d’Haïti, affiliée à l’école, a inclus un compte rendu des passages à tabac dans sa déclaration décrivant les événements, et cela a été confirmé dans une interview avec Louis et dans le rapport du RNDDH.
Les professeurs ont essayé d’intervenir. David Jean Baptiste, un professeur, a été battu puis fusillé à cinq reprises, dont une balle dans la tête. La cour où il est mort est restée tachée de sang pendant plusieurs jours.
Vanel Danger vit sur le campus de l’école et est responsable de la cafétéria. Il a dit à The Intercept qu’un agent lui avait mis une arme à feu sur la tête et menacé de lui arracher les dents s’il ne coopérait pas. Danger est tombé à genoux et a supplié qu’on l’épargne. Danger a dit à l’officier qu’il lui avait donné de l’eau à peine une heure plus tôt, a rapporté le RNDDH. Danger a été épargné. Mais beaucoup d’autres n’ont pas eu autant de chance.
Louis, ensanglanté et battu, a déclaré à The Intercept qu’il avait été menotté par un officier en uniforme onusien et emmené en prison.
Lorsque la police a finalement quitté le campus, vers 11 heures du matin, neuf civils étaient morts dans la cour – cinq d’entre eux avaient reçu une balle dans la tête. Pas une seule arme à feu n’a été retrouvée, suggérant que les meurtres étaient des “exécutions sommaires”, a rapporté le RNDDH.
Les corps n’ont été retirés que le lendemain après-midi.
Quatre jours après le raid, les ruelles qui se faufilent à travers le campus et le paysage vallonné du quartier étaient largement désertes. Des groupes de jeunes enfants nous observaient depuis les toits. Derrière de petites ouvertures dans les maisons en béton des yeux perçants nous suivaient partout dans le quartier.
Très peu d’entre eux voulaient parler.
“Il y a beaucoup plus” de victimes de cette fusillade et d’autres, a expliqué un résident local et étudiant à l’école. “Ils ont peur”, a ajouté l’étudiant, dont le nom The Intercept garde le secret par souci de sa sécurité.
Bien que le raid anti-gang ait pris fin avec un massacre dans la cour d’école, des questions se posent sur ce qui s’est passé à l’extérieur du campus, où le raid a commencé. Au début, la police a reconnu sept morts civiles – toutes survenues à l’école. Dans l’ensemble, la police a procédé à 32 arrestations, mais n’a reconnu aucun mort à l’extérieur de l’école.
Mais dans son enquête, le RNDDH a conclu qu’une des personnes retrouvées mortes sur le campus avait été arrachée de sa maison dans le voisinage ce matin-là et emmenée à l’école après sa mort.
Le nombre total de morts reste inconnu.
Les Nations unies insistent sur le fait qu’elles n’étaient pas impliquées parce que ses officiers ne se trouvaient pas dans la cour, mais l’entrée où ils disent s’être trouvés était située juste en-dessous de la scène du massacre.
Doresne Jean, directrice de la morgue de Saint Claire au centre-ville de Port-au-Prince, a déclaré que huit corps étaient arrivés de Grand Ravine mardi, le lendemain du raid – plus que ce que la police a reconnu à l’origine. Mais Jean a dit qu’il y en avait sûrement plus. “Peut-être que la police a déplacé certains corps,” dit Jean, “parce que cinq ou six personnes sont venues nous demander si nous avions leurs parents.” Ils ne figuraient pas sur la liste des corps déjà reçus.
Justice et Paix, l’organisation locale de défense des droits humains qui suit la violence dans les quartiers tels que Grand Ravine, a été l’une des premières à enquêter sur le massacre. Rovelsond Apollon, un observateur là-bas, a déclaré que son organisation avait confirmé 12 morts, mais que le véritable total ne serait probablement jamais connu.
Peu de gens, même en Haïti, font attention à ce qui se passe à Grand Ravin. «Cent ou même 200 pourraient mourir là-bas et personne ne le saurait», a déclaré Apollon.
«Je ne sais pas comment je vais vivre sans mon fils», nous raconte Gina Napolean dans la cour de l’école, le chagrin visible sur son visage quatre jours après le massacre. Son fils unique, Kens Napoleon, 22 ans, avait été le soutien de la famille. Il a été tué par une balle dans la tête. Elle a carrément blâmé le gouvernement, qu’elle accuse d ‘«avoir envoyé la police pour tuer nos enfants».
Ce n’est pas seulement que les politiciens exercent un contrôle sur la police, a dit Apollon – ils sont impliqués dans les gangs eux-mêmes. Son organisation a interrogé des jeunes avec des armes lourdes qui ne sont pas faciles à acquérir, a-t-il expliqué, et ils ont dit que les armes avaient été fournies par des politiciens. «Les politiciens et les autorités ne sont pas innocents dans ce qui s’est passé, car eux aussi jouent un rôle dans la violence», a-t-il déclaré. Les politiciens, pour leur part, n’ont pas publiquement abordé ces accusations.
Mais depuis le raid, presque tous les fonctionnaires ou institutions gouvernementales ont évité de prendre leurs responsabilités.
Interrogé sur le raid, le chef de la police a simplement dit que cela avait été planifié par le capitaine local et la nouvelle mission de l’ONU. Le Premier ministre Jack Guy Lafontant a déclaré à la presse que les spécificités des opérations sur le terrain ne relevaient pas de sa compétence. Tous deux ont blâmé la mauvaise planification pour l’effusion de sang.
L’opération était compromise dès le début. Les policiers ont dit aux enquêteurs locaux de droits humains que des informations confidentielles sur l’opération circulaient avant même qu’elle n’ait lieu.
Un ancien responsable militaire haïtien m’a dit par la suite qu’il avait eu vent du raid lorsqu’il avait entendu qu’on en parlait sur une chaîne de radio le 12 novembre, la veille de son lancement. Un chef de gang a ensuite appelé une émission de radio locale, alléguant qu’un gang rival d’un autre quartier avait participé au raid avec la police. D’autres ont suggéré que le raid était une tentative de récupérer une cache d’armes que les autorités avaient distribuées dans le quartier quelques semaines plus tôt. Et ainsi va le moulin à rumeurs en Haïti.
La déclaration des Nations unies – selon laquelle les policiers ne stationnaient que sur le périmètre de l’école – contredit les déclarations de Louis, qui m’a dit qu’il avait été menotté par un agent des Nations unies sur le campus. Les Nations unies insistent sur le fait qu’elles n’étaient pas impliquées parce que ses officiers ne se trouvaient pas dans la cour, mais l’entrée où ils disent s’être trouvés était située juste en-dessous de la scène du massacre.
La nouvelle mission de l’ONU est ostensiblement axée sur la justice ; mais Apollon a noté qu’Haïti a vu beaucoup de missions internationales tout au long de son histoire. «Elles ont toutes échoué», a-t-il dit, parce qu’elles ne comprennent pas la réalité haïtienne.
En Haïti, a-t-il dit, règne l’impunité.
Près de deux mois après le massacre, personne n’a été publiquement tenu responsable. L’inspecteur général de police a achevé une enquête et l’a transmise à un juge qui pourrait ordonner l’arrestation ou le renvoi des officiers impliqués. Un policier accusé d’implication est déjà porté disparu, selon l’inspecteur général. Les familles de neuf victimes, y compris celles des deux policiers, ont reçu un paiement unique d’environ 1.500$ pour les frais funéraires. Mais aucun des auteurs intellectuels du raid bâclé ne semble avoir été identifié ou interrogé.
Au lieu de cela, c’est Louis, le directeur de l’école, qui a été arrêté pour complicité dans la mort des deux policiers. Après avoir été battu publiquement avec une chaise dans l’école qu’il avait supervisée pendant 30 ans, Louis a été détenu dans une prison de Port-au-Prince pendant plus d’une semaine.
Sous la pression des organisations religieuses et de la faculté de l’école, Louis a finalement été libéré pour raison de santé. Mais il n’est toujours pas retourné à l’école. «Dans un pays comme le mien, m’écrivait Louis quelques semaines plus tard, il est difficile de croire sur parole nos dirigeants». Il a ajouté que c’était «pourquoi nous avions besoin de savoir quel était le vrai motif [du raid]. Les autorités ne l’ont pas encore interrogé. Est-ce qu’ils «veulent vraiment que tout soit enquêté correctement», a-t-il dit, «ou tout ceci était-il planifié?»
Apollon a dit que des raids à répétition feraient peu pour adresser les problèmes fondamentaux affligeant des quartiers tels que Grand Ravin. Au contraire, la violence provient de l’absence totale de l’Etat dans ces zones, et elle continuera tant que les besoins de la population ne seront pas satisfaits. Ce dont les résidents ont besoin, a-t-il dit, «c’est l’éducation».
Après le raid, l’école a été fermée pendant deux semaines. «Nous avons besoin d’école», m’a dit un étudiant de Maranatha ce jour-là dans la cour. «Sans éducation, quel espoir avons-nous?»
Tiré de The Intercept. Traduit en français pour Haïti Liberté par Alexandra Panaguli.